En pratique
Dépistage organisé du cancer colorectal
Quand on est une femme ou un homme, entre 50 et 74 ans, on reçoit un courrier d’invitation à faire le dépistage du cancer colorectal. Et souvent, on a des questions. Comprendre pour agir est essentiel, il s’agit de faire le meilleur choix pour sa santé car le cancer colorectal est le 3ème plus fréquent chez l’homme et le 2nd chez la femme. Chaque année, 47 500 nouveaux cas sont découverts. Le dépistage organisé du cancer colorectal consiste en la réalisation d’un test immunologique rapide et indolore, à faire chez soi. Si le résultat de ce test est positif (4,5 % des cas), une coloscopie vous sera alors prescrite.
En premier lieu, ces informations destinées à vous aider ne remplacent pas la consultation médicale. En effet, chaque situation est unique et seul votre médecin peut déterminer précisément les modalités de dépistage ou de suivi adaptées à votre cas.
Entre 50 et 74 ans, hommes et femmes sont invités par courrier, tous les deux ans, à consulter un médecin traitant afin qu’il vérifie et le cas échéant remette le test de dépistage à réaliser. L’Assurance Maladie vous adresse ce courrier. Vous pouvez aussi en parler à votre médecin traitant sans attendre votre lettre d’invitation. Au cas ou le médecin est en rupture de kit et n’a pas pu vous vous délivrer ce test, voilà comment obtenir ce test.
Pour le test immunologique
Le test immunologique est un test pratique, efficace qui vise à déceler la présence de sang humain dans les selles. En effet, certains polypes ou cancers provoquent des saignements souvent minimes et donc, difficiles à détecter à l’œil nu.
Ce test à réaliser chez vous, consiste à prélever un échantillon de selles et à l’envoyer au laboratoire de biologie médicale. Pour cela, il faut utiliser l’enveloppe T (prépayée) fournie avec le test. De plus, un mode d’emploi détaillé et illustré, remis avec le test est à votre disposition pour vous aider à le réaliser.
Il est essentiel d’indiquer la date à laquelle vous avez réalisé votre test, sinon il ne pourra pas être interprété. Il est d’autant plus important de l’envoyer sous 24 heures et le faire en début de semaine en évitant les week-end et jours fériés.
Le résultat
Le laboratoire vous transmet le résultat de votre test sous 15 jours, avec copies à votre médecin traitant et à la structure en charge des dépistages dont vous dépendez.
Si vous souhaitez consulter ce résultat sur Internet, inscrivez-vous sur le site www.resultat-depistage.fr.
– Votre résultat est négatif (95,5 % des cas) : cela signifie qu’aucun saignement témoignant de la présence d’un cancer ou de lésions précancéreuses n’a été détecté au moment du test. N’oubliez pas de refaire le test tous les 2 ans.
À noter : certains polypes ou cancers peuvent ne pas être identifiés par le test s’ils ne saignent pas. Consultez votre médecin si des douleurs abdominales ou des troubles digestifs inhabituels et persistants apparaissent, ou en cas de présence de sang dans vos selles.
– Votre résultat est positif (4,5 % des cas) : cela ne signifie pas que vous avez un cancer, mais que du sang a été détecté dans vos selles. Pour en identifier l’origine, votre médecin vous adressera à un gastro-entérologue afin qu’il réalise une coloscopie. Effectué sous anesthésie, cet examen permet de déceler la présence éventuelle de polypes et de les retirer avant qu’ils ne se transforment en cancer.
Si un polype a déjà évolué en cancer, plus on le détecte tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Dans plus de la moitié des cas, la coloscopie ne décèle aucune anomalie. Elle détecte un polype dans 30 à 40 % des cas et un cancer dans 8 % des cas.
Combien coûte un test de dépistage ?
Le test et son interprétation sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, sans avance de frais de votre part. L’Assurance Maladie rembourse la consultation chez le médecin traitant à 70 %. Le remboursement se fait sur la base du tarif conventionné de 25 euros (source : ameli.fr). Votre complémentaire santé (si vous en avez une) vous rembourse le reste.
Vous n’aurez pas d’argent à avancer pour la consultation chez le médecin traitant si vous êtes bénéficiaire de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c) ou de l’aide médicale d’État (AME). Tout sera pris en charge par l’Assurance Maladie.
La coloscopie
La coloscopie, effectuée par un gastro-entérologue assisté d’un médecin anesthésiste, constitue l’examen de référence pour visualiser l’intérieur de l’intestin. Il permet ainsi de déceler et retirer d’éventuels polypes avant qu’ils n’évoluent en cancer.
Le risque de complications liées à la coloscopie existe mais il est rare. Outres les risques liés à toute anesthésie, celui de complications est de l’ordre de 1 à 4,5 pour 1 000 coloscopies réalisées. Le risque de décès est estimé entre 1 pour 18 000 coloscopies et 1 pour 10 000 coloscopies. Il est d’autant plus accru après 75 ans.
Le fait de réaliser une coloscopie rend inutile la réalisation du test pendant la temps situé entre cet examen et le nombre d’année que vous précise votre médecin traitant ou le gastro-entérologue. Celle ci dépend du résultat de la coloscopie. En effet, si vous êtes suivi par coloscopie, vous n’êtes pas éligible au programme de dépistage organisé, et ne recevrez pas de courrier d’invitation avant la période échue. Par conséquent le médecin traitant ou le gastro-entérologue vous préciseront les modalités de surveillance adaptées à votre cas et pour toute information qui peut vous être utile, le centre régional chargé des dépistages vous répond.
Les critères d’exclusion au dépistage organisé du cancer colorectal
Le dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse à toutes les femmes et à tous les hommes de 50 à 74 ans présentant un risque dit « moyen ».
Certaines personnes, ayant des antécédents médicaux personnels ou familiaux, ou des prédispositions génétiques, présentent un risque dit « élevé » ou « très élevé ». Elles se voient alors proposer d’autres modalités de détection. Elles ne sont pas éligibles au programme national de dépistage organisé du cancer colorectal. Vous trouverez en cliquant ICI les explications de ces risques et critères d’exclusion du dépistage organisé.
Chaque situation est unique : c’est pourquoi il est important d’en parler avec votre médecin. Il évaluera votre niveau de risque de développer un cancer colorectal et vous orientera vers les modalités de dépistage ou de surveillance adaptées à votre situation.
Dès 50 ans, un test à faire chez soi tous les 2 ans
Brochure illustrée du dépistage du cancer colorectal
…pour plus d’informations !